Skip to content

LES TENUES DE CEREMONIE

Le smoking

Veste smoking velours aubergine

C’est une pièce iconique du vestiaire masculin. Qu’on soit branché « sarto » ou béotien complet, il a une aura absolument incomparable, autant chez l’homme que la femme.

Mais le smokingdinner jacket plus précisément, black tie ou même tuxedo chez nos amis outre atlantique – est, dans sa version dite « moderne », une pièce particulière et normalisée par environ un siècle d’us et coutumes.

 

En France c’est une tenue qui a relativement disparu chez les hommes. Rare sont les soirées, même dans les « strates élevées de la hiérarchie sociale », où le smoking est porté ; même avec un dress code « tenue de soirée recommandée » ou « optionnelle ». L’homme se pointe en costume sombre random, sans effort. C’est dommage, mais on ne va pas refaire l’Histoire non plus.

Là où en Angleterre, aux US, en Italie, Allemagne, Benelux, Singapour, Japon et j’en passe, l’étiquette sartoriale a toujours son importance et le smoking encore porté régulièrement. Bon, l’homo erectus américain est très friand du tuxedo en tant que tenue de mariage de jour. Ce qui, théoriquement, est scandaleuxincorrect, puisque c’est une tenue de soirée.

Michael Browne source: permanentstyle

Je ne suis pas archi spécialiste du black tie, mais il est codifié assez simplement : Premièrement, il s’agit d’un vêtement de cérémonie et de soirée : donc ni pour le bureau, ni pour la journée. Traditionnellement noir ou bleu nuit, très simple, très sobre, pensé pour uniformiser ces messieurs et laisser briller ces dames.

Ensuite, nœud papillon – obligatoire, la cravate est strictement prohibée – en satin de soie ou gros-grain, que l’on retrouve sur le revers de la veste, ainsi que sur le long de la jambe (et éventuellement sur les boutons et passepoils des poches de la veste, mais je ne connais pas le degré d’importance de ces détails dans l’étiquette formelle) et le cummerbund (bandeau « ceinture » décoratif permettant une transition douce entre la chemise et le pantalon ; on parle vulgairement de ceinture de smoking). Celui-ci sert également à remonter visuellement la hauteur de taille.

A ce propos, petit aparté sur le gilet de smoking : c’est en réalité une pièce d’hiver, destinée à tenir plus chaud que le cummerbund. Le gilet est taillé très bas, très échancré et coupé en « fer à cheval » donc très arrondi ; ceci pour se camoufler sous la veste (et ne pas en perturber le dessin et la pureté) et imiter le visuel de la ceinture de smoking.  

En conséquence, on ne recommande pas la troisième pièce quand il s’agit d’une tenue qui sera portée en été, mais plutôt le cummerbund !

Gilet droit smoking

Enfin, la veste est réalisée avec un col châle ou un cran aigu. Elle peut être droite, à un bouton, ou croisée – je recommande plus un boutonnage simplifié en 2×1 ou 4×1, les variantes à 6 boutons me semblent trop costume ou trop militaire. Et pas de rabat aux poches ! Pour ce qui est de la fente, traditionnellement la dinner jacket pour homme n’en a pas. Mais il faut savoir rester commerçant souple, je ne l’impose pas à mes clients. C’est aussi l’avantage et le confort de la mesure : on a le choix, on fait les pièces comme on le souhaite, à la bonne taille (spoiler alert) et on peut faire faire les accessoires. Tout ça au même endroit : le rêve de beaucoup d’hommes !

 

L’objectif principal quand on joue cette partition est de rechercher la simplicité, le moins de détail possible. Plus on a de détail, plus on casualise ; en conséquence pour une dinner jacket, on épure au maximum !

Cran aigu smoking

Maintenant qu’on est passé sur la version traditionnelle, on peut se permettre d’évoquer les variantes plus créatives. Bien sûr, plus on sort de ce carcan initial, moins on est formel ; mais ça peut être une bonne idée pour faire des tenues – de cérémonie – élégantes plus personnelles.

 

La première idée peut être de changer du choix classique noir / bleu nuit. L’homme n’est pas ultra aventureux en général, mais pourquoi pas jouer d’autres couleurs, tant qu’on assure le reste des codes et la cohérence de la soie ? Je pense que n’importe quelle couleur peut faire l’affaire.

C’est là aussi où on peut jouer sur les codes stylistiques du smoking pour homme pour en faire une pièce de jour : on enlève simplement la soie pour garder le même tissu sur le revers, comme un costume classique. Avec le reste des détails de la pièce d’origine, le nœud papillon et la ceinture de smoking dans le tissu du costume, ça peut être une belle signature !

Ensuite, on peut aussi penser à ces variantes popularisées par Ralph Lauren et ses collections pour homme de ces 40 dernières années, avec le tartan ou le denim. Quand on connait les codes, j’aime beaucoup l’idée de jouer avec. C’est là qu’on reconnait le vrai style.

the Anthology - white Dinner Jacket

Pour finir, le « cocktail ». Je l’ai déjà évoqué dans d’autres articles, mais étant un dérivé du smoking, ça me semble intéressant de le mentionner ici. Tout à fait normalisé chez la femme, c’est encore un peu obscur pour l’homme.

L’idée de la tenue de cocktail est en réalité de faire une variante diurne et moins formelle du smoking. De façon classique, échange la dinner jacket pour une veste blanc cassé, potentiellement sans soie sur le revers, et on garde le reste.

Et c’est sur le reste – donc pantalon, cummerbund et nœud papillon – que l’on peut s’amuser aussi. Pourquoi pas aller chercher de la couleur pour rendre le tout plus estival et personnel ? Tant qu’on respecte le lien pantalon / nœud papillon, on joue dans le cocktail.

On peut aussi gentiment s’amuser sur le design de la veste en casualisant à fond avec des épaules napolitaines et des poches plaquées. Mais ça, c’est l’histoire de chacun !

A suivre !!

By Yves Chadeyras

AFFINER VOTRE STYLE EN RECEVANT

Notre carnet tendance