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COSTUMES

La tenue de mariage

Partie 3 : La coupe

Nous définissons la coupe comme une notion généraliste autour du fit de la pièce : l’amplitude, les proportions, le tombé…Là où le design sera plus cosmétique : la forme et la taille du revers, le type de poche, de ceinture, d’éventuelles pinces aussi bien que le nombre de boutons et le type de montage d’épaule.

La partie de design arrivera en dernière position parce que ces points-là viennent signer le vêtement : un revers à cran aigu donne une allure tout à fait différente d’un cran droit, comme des poches plaquées stylent une veste différemment par rapport aux doubles passepoils. Même chose pour les pinces et les pattes de serrage comparé à un devant plat et des passants de ceinture : on s’affirme de manière différente dans le design de ses pièces, sans pour autant remettre en cause le style général du vêtement ou les couleurs sélectionnées.

La coupe et les mesures

La coupe de nos vêtements est discutée avec le client en amont, évidemment. Nous affutons ces premières idées lors de la prise de mesure initiale, effectuée sur un vêtement « gabarit », qui permet d’avoir un premier exemple sur lequel s’appuyer pour parler d’amplitude et de proportions générales, qui varient forcément entre chaque morphologie et chaque style.

Une fois la prise de mesure initiale réalisée, nous regardons et plaçons ensemble les différents « points d’équilibre » du vêtement : l’amplitude générale, la longueur de la veste, la hauteur du 1er bouton, la largeur du revers et l’emplacement du cran, la hauteur de la taille du pantalon et sa longueur.

Tous ces points sont au coeur du rendez-vous suivant, 3 semaines plus tard : l’essayage sur toile. Ce vêtement – tissu X, non fini – nous permet de confirmer et réajuster tous les points d’équilibre et les différentes proportions des pièces. C’est en quelque sorte une première version du patronage réalisé pour le client : tout y est modifiable, c’est simplement un work-in-progress !

Le vêtement final sera prêt 4 à 5 semaines plus tard, ajusté si nécessaire et livrable quelques jours après.

Cette méthode – « double » prise de mesures – nous permet de styler chaque pièce en fonction des goûts et des préférences de chaque client, tout en ayant respecté les équilibres préférables pour sa morphologie : un pantalon porté plus ou moins haut, un revers plus ou moins généreux, etc.

La veste

L’amplitude générale sur une veste est question de morphologie et surtout de goût. Elle doit être confortable, donc avec un minimum d’amplitude, et seyante, donc pas trop large non plus. Tout est, encore une fois, question d’équilibre : l’aisance doit être toujours bien placée et jamais trop marquée !

Coupe droite ou croisée ?

La coupe droite est la plus conventionnelle. C’est par conséquent la recommandation habituelle : pour l’amateur ou le néophyte, la coupe droite reste la base. On l’équilibre en fonction du style désiré, du nombre de boutons et bien sûr de la morphologie du client. Elle laisse potentiellement aussi apparaître le gilet, ce qui est plutôt pertinent si on a choisi de le dépareiller !

Le croisé reste relativement « à part ». Tout aussi classique, potentiellement plus formel, mais en tout cas un statement. On affirme une différence, un goût certain pour l’habillement, quand on porte une veste croisée : mais ça ne souffre pas la médiocrité, la coupe doit être justement équilibrée au risque de faire capoter toute la tenue. Ce n’est jamais une recommandation : ce que la coupe dégage étant très spécial, nous n’en discutons que sur demande du client !

Le revers

La largeur du revers est affaire de proportion. On équilibrera celle-ci en fonction de la morphologie du client : un revers relativement étroit sera intéressant pour quelqu’un de très filiforme, là où il sera ridicule sur un gros gabarit. L’inverse est aussi vraie : un revers généreux sur une silhouette large sera pertinent, mais risque d’être disproportionnée sur un petit format. Qu’importe si votre préférence va vers du fin ou du large, tant que vous évitez les extrêmes : c’est le meilleur moyen pour « dater » la pièce !

La hauteur du cran est potentiellement variable. Plus on est petit, plus on le place haut et plus on est grand, plus on l’abaisse !

La longueur de la veste

Les vestes en prêt-à-porter ont tendance à être coupées très courtes. A l’instar du pantalon à la taille basse, ce n’est pas une bonne idée. Il y a plusieurs indices pour mesurer la « hauteur idéale » d’une veste :

– Couvrir au moins les 4/5ème des fesses.

– Les bras le long du corps, le bas de veste devrait se situer entre la base du pouce et la première phalange.

– De dos, la longueur de la veste devrait représenter environ la moitié de la hauteur totale, de la base du col jusqu’au sol.

Évidemment, ces indices sont variables en fonction de la morphologie du client : la longueur relative des jambes par rapport au buste, des bras proportionnellement plus ou moins longs et tout simplement la taille, font que chaque paramètre ne se suffit pas à lui-même ! On cherche donc à prendre en compte l’ensemble de la silhouette pour déterminer la longueur idéale de la veste.

La hauteur du 1er bouton

Le placement du bouton est un point majeur de la coupe et de l’allure de la veste. Un boutonnage trop haut ou trop bas peut casser l’équilibre d’une veste !

C’est un point que l’on valide une fois la longueur de la veste fixée. Un boutonnage assez bas aura pour conséquence – évidente – une échancrure prononcée : très smoking ! Et tout à fait pertinent quand on est très grand ou avec un certain embonpoint. A l’inverse, on recommandera un boutonnage plus haut pour les plus petits.

En dehors de ces considérations, le placer plus haut ou plus bas donnera un style particulier, qui n’est qu’affaire de goût !

Le gilet

Gilet droit ou gilet croisé ? Avec ou sans revers ?

Le gilet, qu’il soit droit ou croisé, peut se travailler plus ou moins échancré, avec une forme plus ou moins arrondie sur la poitrine, avec ou sans revers – dans le dessin qui vous plaira, comme pour une veste.

Plus le gilet est échancré, plus il aura tendance à se camoufler derrière la veste boutonnée. La forme arrondie sur la poitrine aura tendance à ouvrir encore plus l’échancrure, à la manière d’un gilet de smoking !

La question du revers se traite, à mon sens, différemment sur un gilet droit et sur un croisé. Le gilet droit « classique » n’aura pas de revers, là où le gilet croisé sera traditionnellement construit avec ; sans doute dans un but d’équilibrage des proportions, ayant fatalement plus de tissu à cause de la croisure.

Un revers sur un gilet droit aurait tendance à charger l’ensemble, le rendre plus complexe. Par conséquent, on pourrait dire qu’il serait moins formel avec un revers. Mais ce n’est pas si clair pour un gilet croisé !

Le pantalon

La hauteur de la taille, l’amplitude et la longueur du pantalon sont les trois grands paramètres de coupe.

L’amplitude

On conseille généralement de garder pas mal d’amplitude sur son pantalon, et de le fuseler légèrement au long de la jambe. Le tombé sera d’autant meilleur que le tissu n’est pas contraint par une jambe trop serrée.

La hauteur

Au regard de la taille, un pantalon à taille moyenne à haute sera toujours préférable pour correctement équilibrer le rapport buste / jambe.

La taille « haute » correspond à un pantalon porté à la taille naturelle : au-dessus du bassin, sous les côtes, supposément l’endroit le plus étroit du corps. C’est sensiblement haut par rapport à ce qu’on est habitué à voir en prêt-à-porter, mais c’est en tout cas vers cet objectif qu’il faut tendre. C’est comme ça qu’on créé visuellement le fameux « V » du torse.

Évidemment, c’est à équilibrer en fonction de sa morphologie : porter un pantalon à la taille naturelle quand on a vraiment des grandes jambes, ça va vite faire Chirac des années 90, on aura l’impression de porter le pantalon sous les aisselles. Comme le reste, il faut équilibrer les proportions.

Un pantalon taille basse, c’est-à-dire porté sur le bas des hanches, ne permet pas de créer une silhouette « structurée », en plus de donner l’impression d’un buste gigantesque avec des toutes petites jambes ; effet particulièrement remarquable quand porté avec une veste…Donc on évitera !

La longueur – et le tombé sur la chaussure – est toujours une question personnelle. Ceci étant dit, nous recommandons que le pantalon casse le moins possible sur une jambe étroite (donc relativement court) et une cassure franche sur un pantalon plus large.

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