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COSTUMES

La tenue de mariage

Partie 4.1 : Design - La veste

Le design est finalement la dernière étape de la création de son ensemble, puisqu’il est considérable comme « cosmétique » : toutes les étapes précédentes, le style général, la couleur et la coupe – le fit – ont déjà donné son ADN au costume. Mais c’est grâce à ces choix de design qu’on signe la tenue de façon plus personnelle.

La veste

On peut, par exemple, être parti sur un style mais designer d’une façon plus casual ou plus habillée : des épaules napolitaines et des poches plaquées sur un costume trois pièces navy ou au contraire imaginer sur un costume en lin sable des rouleaux bien marqués et un cran aigu !

Le revers

Le cran de la veste est la partie située entre le revers et le col. On gère la largeur et la hauteur du cran en fonction de la morphologie – et bien sûr des goûts – du client. Mais outre ce placement en fonction de sa morphologie, un revers plus large donnera plus de présence à la veste, plus assumé. Pour le qui est de la hauteur, un cran placé plus bas donnera un style un peu « vintage ». En tout cas, une fois placés de façon équilibrée – plus histoire de « coupe » {lien} – nous pouvons moduler ces points pour personnaliser cette partie.

Le cran droit

Le cran le plus courant est le cran droit, dit « sport ». Il forme un cran assez ouvert, s’adapte à globalement tous les types de veste, hormis les dinner jackets (appelé smoking en France), les jaquettes de mariage et les vestes croisées. Il convient aussi bien à un vêtement habillé que casual et à toutes les morphologies.

Le cran aigu

Le cran aigu est une version plus « cérémonie » ou tout du moins plus habillée du cran. C’est notamment le cran qu’on va retrouver sur une veste croisée.
Sur une veste droite, le cran aigu donnera un côté plus formel, il a plus de présence qu’un cran droit, c’est un look plus affirmé.

Le col châle

Le col châle est une construction quasi exclusivement réservée au smoking ou au cocktail. C’est un montage qui n’a littéralement pas de revers ; c’est le col qui descend directement vers le bouton – ce n’est donc pas un « revers » châle, mais bien un col. On le porte uniquement avec un nœud papillon – traditionnellement, en tout cas.
Pour une dinner jacket, on le fera en soie. C’est vraiment destiné au soir, ce n’est pas un habit de journée et j’ai du mal à recommander cette version pour une tenue de marié.
En revanche, on peut tout à fait le faire dans le même tissu que le corps de veste. Là, on peut donc y penser comme un smoking « de jour ». Pourquoi pas sur un costume coloré, ou bien très clair, simple, en lin par exemple. Voir une veste dépareillée, très smoking justement, droite ou croisée. C’est pour le coup une pièce avec une vraie personnalité, très élégante.

Le choix du revers peut, comme tous les points de design qui suivront, être fait en accord avec le style initialement choisi ou bien justement en opposition : Imaginez un costume en lin, simple, élégant. Le choix classique est d’aller sur le cran droit, tout à fait pertinent avec le concept du lin. On peut là venir justement travailler un cran aigu pour lui donner plus d’allure ou même le col châle pour le « cérémoniser ».

Les épaules

Les épaules du costume sont un point particulièrement important, qui peut influer de façon encore plus importante que le revers sur le style de la tenue. Notez que je parle là de la tête d’épaule, non pas l’épaule en elle-même, avec plus ou moins de padding – ou épaulettes –, puisque c’est souvent quelque chose que je choisis moi-même en fonction de la morphologie du client. On peut avoir un montage très souple avec une tête d’épaule marquée, et inversement avec une épaule assez structurée mais une tête d’épaule naturelle, dite « chemise ».

Le montage classique, avec un petit embu

C’est le montage « standard ». La tête d’épaule forme un léger rouleau. C’est le visuel classique du costume, les manches « verticalisent » en quelque sorte la carrure. Ce montage est valable sur tous les styles, que ce soit plus ou moins casual ou habillé.

Le montage avec un embu marqué, dit « cigarette », « rouleau » ou encore « rollino »

Là pour le coup on a un choix visuel relativement marqué. C’est le même montage que précédemment mais avec une tête d’épaule plus présente. Elle influence clairement la silhouette en marquant les lignes verticales, donne un visuel plus habillé. D’aucuns diront qu’elle fait très anglais, d’autres trouveront qu’elle fait militaire…En réalité, sans parler d’origine ou quoi que ce soit, elle donne un côté plus « puissant » à la veste.

Le montage « chemise » dit napolitain

Là aussi on style le costume différemment. C’est plus tombant, on perd le côté strict d’une veste de costume, puisque la tête d’épaule ne marque pas la verticale de la manche. On peut la choisir avec plus ou moins de volume à la tête de manche avec des « fronces », dit shirring. Une veste avec des épaules froncées va être assez remarquable, au premier sens du terme. On le fait finalement assez rarement, parce que ce côté un peu voyant va souvent à l’encontre de ce que cherche le client avec une épaule naturelle.

Le boutonnage

Le nombre de boutons sur une veste est variable, à l’évidence. On notera simplement en préambule que le dernier bouton ne doit jamais être boutonné, mais j’enfonce sans doute une porte ouverte.

1 (seul) bouton

Personnellement j’aime assez, ça épure un peu l’ensemble. D’aucuns considéreront ça comme particulièrement habillé, ce qui n’est pas faux, mais j’estime que ce n’est pas un marqueur suffisant pour qu’une veste en devienne plus formelle. C’est sans doute que dans l’imaginaire habituel, un bouton unique = smoking. Oui, soit, mais pas que !

2 boutons, la classique

Le plus courant, fonctionne aussi bien en cérémonie qu’en business ou en casual. Le second bouton est inutilisé, bien sûr, mais sert de repère visuel. D’où l’intérêt, finalement : on « structure » un peu la partie inférieure de la veste.

3 boutons (enfin surtout faux trois boutons)

Le « trois boutons » est assez rare – en réalité rarement bien fait, ça a tendance à tasser un peu les silhouettes. En revanche, on fait souvent des « faux » trois boutons, avec le revers qui roule sur le deuxième bouton, au milieu. C’est uniquement un effet de style, le bouton du haut, dans ce cas-là, n’est pas utilisé. Comme ça rajoute un peu de détail, j’aime le faire sur des ensembles un peu plus casual.

Croisé

Structurellement différente, la veste croisée a plusieurs boutonnages possibles. Le classique étant le 6×2 (6 boutons au total, dont 2 actifs), on peut trouver toutes les variations, plus ou moins intéressantes et/ou communes : 6×1, 4×2, 4×1, 2×1, etc. Chaque possibilité va offrir un visuel et un style différent, parfois une échancrure différente et un tombé différent. Le 4×2 est sans doute le modèle considérable comme le « moins » habillé, le 4×1 ou le 2×1 comme les « plus » habillé.
Ceci étant dit, rien que le fait de porter une coupe croisée rehausse considérablement la perception de la mise : par conséquent, le boutonnage, quel que soit son arrangement, n’aura que peu d’incidence sur le style général du vêtement.

Les poches

Les poches classiques sont à double passepoils, avec ou sans rabat. On peut les faire bien droite ou légèrement en biais. Globalement ça n’a pas énormément d’incidence, peu de gens y prêtent réellement de l’attention. Traditionnellement, les poches droites sont plus habillées, les poches en biais plus « sport » ; mais au final c’est vraiment seulement une question de goût personnel.

Autrement, on a la possibilité de faire des poches plaquées. La poche est simplement apposée sur le corps de la veste : c’est littéralement plus « pratique », puisqu’elles deviennent plus accessibles et tout bonnement utilitaires. C’est donc informel au possible, relativement peu fait sur les costumes de mariage – mais pourquoi pas !

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