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COSTUMES

La tenue de mariage

Partie 4.2 – Le Design - pantalon & gilet

Le pantalon et le gilet sont, comparativement à la veste, plus simples à approcher : moins d’options donc moins de variations possibles. Globalement, c’est parce qu’en réalité ce qui fait vraiment un pantalon ou un gilet, c’est son style, sa couleur et son fit. Le reste n’est que goût et choix cosmétique – qui ont, évidemment, tout de même leur importance.

Le pantalon

Tout le design se joue entre le dessin de la ceinture, les pinces et le revers. Bien que réduites, ces possibilités permettent tout de même de – faute de meilleur mot – personnaliser son modèle, outre sa coupe et son style général.

 

Aujourd’hui, tout cela est souvent vu comme un effet de style et certains l’associent à la « mode », passée ou présente. Je trouve ça dommage de réduire ces points stylistiques – les pinces et le revers subissent cette même problématique – à une certaine soumission à une mode, indépendamment de ce que ça apporte et de son goût personnel. Tout dépend, en réalité, du fit et du style général de l’ensemble ; points majeurs que nous avons étudiés précédemment. A l’évidence, quel que soit le design, un pantalon qui tombe bien est un pantalon qui tombe bien !

La ceinture

La question à se poser est simple : Est-ce que je veux porter une ceinture avec mon costume ? Il y a effectivement deux alternatives : passants de ceinture ou pattes de serrage. Personnellement, j’ai tendance à apprécier plus volontiers les pantalons « sans ceinture » avec un costume, sans doute ce côté plus épuré. Mais c’est une question de goût, les exemples de mises particulièrement stylées où le pantalon est porté avec une ceinture ne manquent pas ! Il est à noter, cependant, que la ceinture est globalement prohibée lorsqu’on porte un gilet ; celui-ci recouvrant la ceinture du pantalon, cette épaisseur supplémentaire fait gonfler l’endroit et on risque, en plus, d’entre-apercevoir la boucle. C’est non.

 

Il y a aussi les variations de ces modèles « classiques ». Premièrement, la possibilité de faire la ceinture plus large : elle monte artificiellement le pantalon plus haut sur la taille, la tension est mieux répartie et la patte est prolongée sur l’extérieur pour épurer l’avant du pantalon. Ensuite, le design « alternatif » du Gurkha, qui propose un ceinturage avec une patte prolongée de chaque côté, qui permettent de serrer le pantalon avec deux petites boucles. C’est une inspiration militaire, très libre, qui permet de porter un pantalon haut, au design particulier. Assez curieusement, il est considéré comme très habillé par certains, et particulièrement casual par les autres ! A chacun sa lecture finalement !

Les pinces

Les pinces sont là pour donner un volume complémentaire en « pinçant » un excédent de tissu à l’avant du bassin. On peut avoir des pinces simples – une de chaque côté – ou doubles – deux de chaque côté (grosse surprise) – et celles-ci peuvent être orientées vers l’intérieur – considérable comme plus formel – ou vers l’extérieur – plus discret, c’est ce que je recommande pour démarrer.

Évidemment, mettre des pinces sur le pantalon est une affaire de goût personnel et de choix stylistique : des pinces vont potentiellement habiller le pantalon, lui donner un petit plus. Personnellement je ne me vois pas classer ce détail comme formel / informel ou habillé / casual : c’est typiquement un moyen de s’exprimer sur sa tenue, en plus d’aller chercher le côté purement confort de la chose. Aussi, on pourrait dire qu’il est intéressant pour quelques morphologies d’aller rajouter (ou souligner) des lignes verticales, qui allongent la silhouette !

Le revers

Traditionnellement, le revers en bas du pantalon est l’apanage du pantalon de campagne : concept relativement basique de replier le bas de son pantalon pour éviter de salir bêtement son tissu. Au-delà du dessin en lui-même, cela confère un tombé plus franc à la jambe du pantalon – simplement parce qu’il y a plus de tissu, donc plus de poids.

Le gilet

La partie design en elle-même est pour le coup assez limitée : coupe droite / croisée, revers éventuels, pourquoi pas les poches si on veut pousser le vice…Plus que les autres pièces, ce qui fait un gilet ce n’est pas son design, mais son style et surtout son fit.

Gilet droit

C’est le plus courant, au même titre que la veste droite. Étant plus courant, c’est souvent le plus facile à appréhender. Et c’est aussi plus simple qu’un modèle croisé. Impeccable pour rester plus classique sur une tenue qu’on veut simple et/ou pas trop habillée.

 

On peut travailler une échancrure plus ou moins prononcée, ce qui est souvent plus une histoire de morphologie – et donc de coupe – que de goût personnel ; mais le dessin de cette échancrure, plus ou moins arrondie, peut-être une variation intéressante sur le gilet droit.

On peut, dans un esprit assez smoking, tendre vers un gilet qui se camoufle sous la veste fermée. Dans ce cas, il faut arrondir le dessin de l’échancrure, avec un avant de poitrine plus étroit. À l’extrême, on obtient un dessin qu’on appelle en « fer à cheval », qui est en réalité le dessin d’un gilet de smoking. Très particulier, très habillé, mais plutôt original !

Gilet croisé

Un peu plus un statement. C’est une coupe que l’on voit moins souvent ; déjà que les gilets ne sont pas légion en prêt-à-porter, le croisé reste rarissime. Mais en mesure on en voit pas mal : il faut dire que la coupe est intéressante et donne un petit plus à la tenue. Nous proposons deux designs pour le gilet croisé, avec le même boutonnage en « clé de voute » mais avec un travail assez différent sur la poitrine et l’échancrure. On notera aussi que le bas des gilets croisés est normalement sur une ligne légèrement arrondie et n’a pas les deux « pointes » ; héritage à l’origine confuse, uniquement conservé pour le gilet droit.

Croisé « classique », dont la croisure se comporte comme celle d’une veste. Le revers roule sur le bouton. Cela donne un gilet qui remonte assez haut, assez enveloppant. On veillera à travailler un revers relativement prononcé pour correctement équilibrer la poitrine (la faute à, justement, la croisure, qui donne des plages de tissu nettement plus importante que sur une coupe droite). Le revers sera fortement recommandé avec cran aigu – et non pas droit, jamais heureux avec un design croisé, ni châle, qui « boule » un peu avec ces proportions d’échancrure.

Là c’est un design que je conçois comme plus habillé, plus cérémonie. Il a donc exactement les mêmes proportions de boutonnage et de croisure, mais l’échancrure est travaillée très différemment, plus arrondie, créant un visuel de poitrine plus étroit. Le gilet s’ouvrant plus bas, il permet une ligne plus plongeante, très élégante, qui rappelle le « V » de l’échancrure d’une veste, de l’épaule au premier bouton. Là pour le coup, col châle ; le cran aigu donne vraiment moins bien puisqu’on doit le courber à l’extrême. À ce compte-là, on est mieux loti à tout bonnement enlever le revers !

 

Pour conclure, je pense qu’il faut surtout lever la tête du guidon et ne pas « se prendre la tête ». Les choix se font, d’expérience, assez naturellement sans pour autant être prévus d’avance. On ne sait pas forcément ce qu’on veut, mais on identifie souvent facilement ce qu’on ne veut pas. Et le costume, restant finalement assez codifié, n’a pas non plus 50 possibilités pour chaque point majeur et il n’est pas difficile de s’y retrouver si on est bien accompagné. Je recommande donc de sélectionner la personne avec qui vous avez envie de travailler, dont le style et l’approche vous inspire ; et à partir de là, simplement suivre son propre instinct !

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